Lors d’un conseil ordinaire des ministres tenu le 10 novembre 2022 à Bangui, sous la présidence du président de la République, Faustin Archange Touadera, il a été décidé entre autres demandé « aux sociétés forestières de respecter la règlementation communautaire en procédant pour le cas de la RCA, à la transformation de 80% des bois à partir du 1er janvier 2023 ». Dans la foulée, le ministre chargé du secrétariat général du gouvernement, Maxime Balalou, avait enjoint le ministre chargé des Finances et du Budget à prendre toutes les dispositions pratiques pour l’application de cette décision.
La position de la RCA, si elle reste en l’état, constitue une avancée dans l’application du texte adopté par le Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), par la décision n°5/21-CEMAC-UEAC-CM-36 du 8 février 2021. Ce serait un revirement dans un contexte où le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UEAC) a, lors de la 38e session ordinaire tenue le 28 octobre dernier à Yaoundé, reporté sine die l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des bois en grumes par les pays de la CEMAC.
L’un des arguments mis en avant est le fait que la mise en œuvre de la mesure au Cameroun devrait entraîner des pertes de recettes de l’ordre de 80 milliards de F.CFA. Quand le Gabon a opté pour ce créneau le 15 mai 2010, les pertes s’estimaient à 75 milliards de F.CFA, a indiqué le président de la commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, selon qui il faut nécessairement des mesures d’accompagnement.
L’option de la RCA de respecter l’échéance du 1er janvier 2023 est davantage motivée par le fait que, d’après la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), la démarche est irréversible. Lors de la 10e réunion du groupe de travail « Gouvernance forestière » de la COMIFAC tenue du 10 au 12 octobre dernier à Bangui (RCA), le secrétaire exécutif indiquait : « quand on fait la transformation, on valorise les bois et naturellement les communautés gagnent et le pays gagne en termes économiques ».